Tamara Piralian

Par la fenêtre — Tamara Piralian — Diabase Littérature

La critique de Fab.

« Un titre trompeur », première impression après avoir fini ce court roman. Et des émotions à la pelle.

Une plume brève, presque sèche par moment qui sert à merveille le récit. Des passages où la poésie ressort par contraste. Des chapitres courts qui nous permettent d’accompagner l’héroïne depuis ses premières années. Une histoire dérangeante et prenante sur les liens familiaux et l’enfance. Difficile d’en dire plus sans dévoiler un scénario habilement construit. Une lecture aisée et sans temps mort. Effleurer un destin éloigné, qui semble déjà tourné vers une fin jouée d’avance, avec ses blessures et ses joies. On retrouve dans ses pages quelques choses des « Petits Enfants du siècle » de Christiane Rochefort.

Extraits :

« Dans sa chambre assise sur le bord de son lit, elle s’absorbe dans ses rêveries. La musique des boites de conserves, des portes de placards qui s’ouvrent et se referment murmurent des petites chansons à ses oreilles. »

« Un mois plus tard, les feuilles perdent lentement leur couleur vert foncé laissant apparaître timidement çà et là des parties jaunes, d’autres marron ou rouges. Elle voudrait ouvrir la fenêtre pour attraper celles qui viennent toucher les vitres ; regarder d’en haut, entendre le bruit feutré des pas, les bavardages, elle adore ça, comme ouvrir un livre, être transporté ailleurs, rêver qu’elle est une autre. L’autre jour, devant le miroir, une sensation bizarre la saisit, elle a vu une autre fille, habillée pareil mais avec un autre visage, celui de sa mère. »